Josh Hawley contre Rahm Emanuel

Rahm Emmanuel en 2017.


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Matt Marton/Presse associée

Josh Hawley ne pense pas que Rahm Emanuel soit apte à servir d’ambassadeur des États-Unis au Japon parce qu’il « ne comprend clairement pas la menace chinoise ». La preuve? Dans une interview avec le Washington Free Beacon, le républicain du Missouri a cité la poursuite des investissements chinois par M. Emanuel en tant que maire de Chicago.

C’est un étirement. Une partie du travail d’un maire consiste à rechercher des investissements pour sa ville. Jusqu’à très récemment, presque tous les maires ou gouverneurs auraient accueilli favorablement les investissements chinois. Même sous Donald Trump, qui n’a jamais été accusé d’être indulgent avec Pékin, la Chine n’a pas été empêchée d’acheter des bons du Trésor américain. Ce n’est toujours pas le cas.

Le sénateur Hawley a un point légitime sur les investissements chinois, mais cela n’a pas grand-chose à voir avec les maires. En effet, Pékin a clairement indiqué que ses entreprises devaient soutenir ses ambitions militaires et de renseignement. La taille même de l’économie chinoise et son intégration dans l’offre mondiale compliquent les décisions qui seraient autrement laissées au marché.

Nous avons vu ces préoccupations lors de la controverse de l’été dernier avec TikTok, un service de réseau social de partage de vidéos appartenant à ByteDance, basé à Pékin. L’administration Trump a tenté d’interdire l’application populaire ou de forcer une vente au motif qu’elle fournirait au gouvernement communiste chinois des données personnelles sur les citoyens américains. L’administration Trump a empêché les entreprises américaines de faire affaire avec le géant chinois de la technologie Huawei pour des raisons similaires.

En partie à cause de ces préoccupations, le Congrès a adopté en 2018 la loi sur la modernisation de l’examen des risques d’investissement étranger. La loi a mis à jour les règles du Comité sur l’investissement étranger aux États-Unis pour répondre aux problèmes de sécurité. Cette semaine, le président Biden a augmenté à 59 le nombre d’entreprises chinoises dans lesquelles les Américains n’ont pas le droit d’investir. Le découplage sélectif de la Chine est une meilleure stratégie que la mise sur liste noire du gouvernement de tout Américain ayant traité avec la Chine.

Dans tous les cas, M. Emanuel serait ambassadeur à Tokyo, pas à Pékin. Les présidents font la politique étrangère. S’il s’avère que les États-Unis n’apprécient pas la menace de la Chine, ce sera sur Joe Biden, pas sur Rahm Emanuel.

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