Le succès de la Zambie sera le succès de l’Afrique

Brookings Africa Growth Initiative Prospective Afrique 2022L’année 2021 a été une année charnière pour la Zambie. Deux événements importants se produisirent. Le décès du premier président de la Zambie indépendante, le Dr Kenneth Kaunda, a été déploré en juin. Puis, lors des élections d’août 2021, le peuple zambien a voté de manière décisive pour le changement.

Je mentionne le décès du Dr Kaunda parce que la Zambie a de solides racines. C’était une personne qui cherchait à servir les Zambiens ordinaires et, même si certaines des décisions politiques prises par son parti n’avaient pas de résultats optimaux, son intention était de placer les Zambiens ordinaires au centre du développement du pays.

Malheureusement, la Zambie n’a pas tenu ses promesses. Au cours de la dernière décennie, nous avons été témoins de l’érosion de notre économie et de la corruption de notre politique. En conséquence, notre dette a atteint des niveaux insoutenables, réduisant la capacité du pays à investir dans les domaines productifs de notre économie et sa capacité à combler les lacunes en matière de soins de santé, d’éducation et d’autres services sociaux.

Notre budget national a été submergé par le service de la dette, les émoluments et la consommation, alors qu’il aurait dû y avoir plus de place pour l’investissement et la croissance.

Le fléau de la corruption a érodé nos ressources indispensables, y compris la dette elle-même, nous privant davantage de possibilités de croissance.

Ce glissement vers la dette, le désastre et la dépendance a mis notre pays sur une voie sombre.

Heureusement, le peuple zambien qui a décidé de changer de direction et les élections, notamment dans les conditions difficiles de la COVID-19, ont vu un changement de gouvernement et l’opportunité d’un nouveau départ.

La transition de la Zambie est un exemple de la réussite de l’Afrique à relever ses propres défis : L’Union africaine a joué un rôle déterminant pour assurer notre transfert de pouvoir en douceur.

Il s’agissait de notre troisième transfert pacifique et démocratique de leadership depuis l’avènement de la démocratie multipartite il y a trois décennies. Ce fut un succès africain.

Notamment, la transition de la Zambie est un exemple de la réussite de l’Afrique à relever ses propres défis : L’Union africaine a joué un rôle déterminant pour assurer notre transfert de pouvoir en douceur.

Cette transition envoie également un message clair que l’Afrique embrasse le droit au choix démocratique. Cela fait suite à la position historique prise par les tribunaux de notre voisin, le Malawi, où un résultat électoral truqué a été rejeté et où de nouvelles élections ont été organisées avec succès en 2019.

Dans ces deux cas, ce sont les Africains qui ont organisé l’élection, l’ont contestée et ont jugé son équité. Nous pouvons dire avec fierté que les Africains possèdent la démocratie sur le continent.

Le chemin à parcourir ne sera pas sans défis mais, avec une vision et un plan clairs, et avec une détermination sans faille, nous répondrons aux aspirations de notre peuple.

Au cours des cinq prochaines années, mon administration se concentrera sur le rétablissement de la stabilité macroéconomique et la promotion de la croissance de l’économie.

Nous accorderons une attention particulière à la réduction du déficit budgétaire, à la réduction de la dette publique et au rétablissement de la confiance sociale et des marchés. Nous promouvrons également l’unité nationale et la bonne gouvernance en respectant strictement l’état de droit et la responsabilité démocratique.

Notre priorité est simple : nous devons trouver un moyen d’inclure les jeunes sans emploi dans notre économie. Pour ce faire, nous devons bâtir notre économie en encourageant de nouveaux investissements et en donnant à nos jeunes les compétences dont ils ont besoin pour participer pleinement à l’économie.

La croissance de l’économie nécessite une réflexion agile qui utilise tous les leviers à notre disposition. Nous devons de toute urgence veiller à redonner à notre secteur minier la place qui lui revient en tant que premier producteur mondial de cuivre en garantissant l’équité réglementaire et en éliminant les obstacles qui entravent les nouveaux investissements. Nous devons nous efforcer d’augmenter la production de cuivre et d’autres minéraux afin que la Zambie puisse reprendre sa place parmi les principaux pays miniers d’Afrique.

Nous devons faire de la Zambie une destination d’investissement privilégiée en réduisant les formalités administratives et en réduisant l’incertitude politique qui fait hésiter les investisseurs.

Notre priorité est simple : nous devons trouver un moyen d’inclure les jeunes sans emploi dans notre économie.

Nous devons encourager la croissance de nouvelles entreprises. Nous avons besoin de 1 000, peut-être même de 10 000, entrepreneurs pour prospérer, faisant de notre secteur des petites entreprises un employeur clé et une source d’innovation et de croissance.

Pour ce faire, nous devons faciliter l’accès des petites entreprises au capital. Le gouvernement doit comprendre les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs et les investisseurs et faire sa part pour accueillir les investissements, la croissance et l’innovation.

Rien de tout cela n’arrivera sans une gouvernance propre et ciblée. Les institutions mandatées pour enquêter et poursuivre se verront accorder une autonomie sans entrave pour agir sans crainte ni faveur et sans parti pris politique. Les fautes professionnelles et la mauvaise gestion doivent être éliminées.

De l’élection à la reprise économique, le succès de la Zambie sera ainsi le succès de l’Afrique.

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