L’épargne inégale COVID et l’augmentation de la richesse – Blog du FMI

Par Cian Allen et Cyril Rebillard

L’épargne des ménages a fortement augmenté pendant la crise du COVID-19 dans de nombreux pays. La baisse de la consommation, résultant à la fois de confinements ou de précaution, combinée à une augmentation du revenu disponible des transferts gouvernementaux a permis aux ménages de mettre plus d’argent sur leurs comptes bancaires, d’acheter des actions, une maison ou de rembourser leur dette. Parallèlement à l’épargne, la flambée des actions et des prix des logements a également rendu certains ménages beaucoup plus riches.

Dans notre dernier graphique de la semaine, une analyse des données américaines dans le cadre de notre récent rapport sur le secteur extérieur a révélé que l’essentiel de l’augmentation de l’épargne et de la richesse s’est produit au sommet de la répartition des richesses. En effet, alors que des recherches récentes ont démontré que l’épargne des ménages a historiquement été distribuée de manière très inégale aux États-Unis, on sait très peu de choses sur la façon dont les augmenter en épargne ou en richesse depuis le début de la pandémie a été distribué.

Notre graphique, basé sur des données publiées par la Réserve fédérale, tente de répondre à cela en traçant les changements dans la richesse nette des ménages par centile (exprimé en ratio du revenu personnel disponible total à l’échelle nationale) pendant la pandémie et pendant une période avant la pandémie nous nous référons à des « temps normaux ».

Ce que nous avons constaté, c’est que la richesse nette des ménages les plus riches de 1 % a augmenté de près de 35 points de pourcentage du revenu disponible de l’économie par rapport à une modeste augmentation de 5 points de pourcentage pour les ménages des 50 % les plus pauvres.

Le graphique dévoile quatre points clés :

  • L’augmentation globale de la richesse nette, en pourcentage du revenu disponible, a été considérablement plus importante pendant la pandémie (entre fin 2019 et le deuxième trimestre 2021) qu’en temps normal (entre fin 2014 et fin 2019).
  • Elle a été principalement due à des variations de valorisation (dues à l’explosion des prix des actions et des logements) ainsi que, dans une certaine mesure, à la « poussée de l’épargne liée au COVID » (avec un bond des « autres actifs », y compris les dépôts bancaires).
  • Cette augmentation globale de la richesse nette était également inégalement répartie, une grande partie revenant aux personnes au sommet de la répartition. En effet, la flambée des cours des actions a principalement profité aux riches, tandis que les blocages ont plus fortement affecté les dépenses de restauration et de voyage, qui constituent une part plus importante des habitudes de consommation des ménages les plus riches. En outre, le soutien du gouvernement, sous la forme d’incitations directes ou de soutien aux entreprises, a également profité à l’épargne des ménages les plus riches par rapport aux ménages les plus pauvres qui étaient plus susceptibles de dépenser l’argent supplémentaire.
  • Dans le même temps, la répartition de la richesse entre les groupes n’a pas beaucoup changé, car les augmentations de la richesse nette étaient relativement conformes aux parts pré-pandémiques dans la répartition de la richesse.

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