Les banquiers centraux préparent le terrain pour des hausses de taux en 2022

La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 0,25% lors de sa réunion de décembre mercredi alors qu’elle prépare le public et les acteurs du marché à la normalisation de la politique monétaire et à la première augmentation des taux d’intérêt l’année prochaine.

La décision et les prévisions de taux directeur de la banque centrale, sur la base d’une série de données économiques solides, impliquent que la banque se dirige vers sa première hausse de taux en avril avec un marché qui prévoit désormais cinq hausses de taux l’année prochaine.

Le principal changement apporté à la déclaration de la banque centrale a été l’augmentation des risques d’inflation pour les perspectives, ce qui devrait souligner les attentes du marché concernant les cinq hausses de taux et notre estimation que la banque centrale augmentera les taux en avril avec la possibilité d’un mouvement plus tôt.

Graphique de l'indice des conditions financières de RSM Canada

En particulier, la suppression par la banque du mot « temporaire » du paragraphe sur la tarification dénote un léger changement d’orientation vers le maintien d’anticipations d’inflation bien ancrées et devrait mieux préparer les acteurs du marché aux hausses de taux.

Alors que les attentes croissantes du marché concernant une hausse des taux à court terme peuvent être tempérées par le fait que la banque centrale note que ses orientations prospectives seront maintenues et que le taux directeur n’augmentera pas tant que la reprise ne sera pas terminée, l’accélération des prix et la reprise du marché du travail pourraient faciliter une changement dans cette perspective.

En fait, les marchés des titres à revenu fixe du Canada avaient déjà commencé à intégrer le risque d’inflation croissante et la réponse éventuelle de la banque centrale. Et avec la modération du soutien des marchés des actions et des matières premières, le degré d’accommodement sur les marchés financiers est tombé en dessous des niveaux normaux pour la première fois depuis juillet 2020.

Les variantes delta et omicron présentent des risques pour la croissance et les prévisions de politique de la Banque du Canada au début de l’année prochaine alors qu’elle se dirige prudemment vers la normalisation des taux. Néanmoins, la diminution du relâchement économique et un marché du travail plus tendu, en plus d’une inflation approchant 5 %, souligneront cette évolution vers la normalisation alors que les banquiers centraux mettent davantage l’accent sur la stabilité des prix.

La Banque du Canada a pris soin de déclarer que l’économie continue d’avoir besoin d’un soutien considérable de la politique monétaire et a noté que les inondations dans l’Ouest canadien pourraient nuire à la croissance à court terme. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, a ajouté la banque, continuent d’affecter les perspectives de croissance malgré la forte dynamique des données économiques pour le trimestre en cours.

Au-delà des risques pour la santé publique pesant sur les perspectives, il semble qu’avec l’inflation atteignant des sommets de deux décennies et susceptible d’augmenter à court terme, le risque pour les perspectives est que la Banque du Canada puisse relever les taux dès sa réunion de janvier. Même si nous pensons que c’est une probabilité faible compte tenu de l’état actuel de la croissance, de l’emploi et de l’inflation, on ne peut pas l’exclure.

Vous pourriez également aimer...