L’été a été difficile pour les chrétiens du Canada. Pendant cinq jours fin juin, quatre églises catholiques et une église anglicane ont été incendiées, les premières églises à être incendiées ou vandalisées pour commencer un été d’une telle profanation. Des incendies suspects ont alors éclaté dans tout le pays. Au total, au moins 56 églises ont été incendiées ou vandalisées, selon le True North Centre, qui recense les attaques contre les églises.
Il s’agit incontestablement d’une crise, mais on ne le croirait pas en observant la réponse du premier ministre Justin Trudeau. Bien que le premier incendie criminel présumé ait eu lieu le 21 juin, il n’a parlé de la question que le 1er juillet. Pire encore, après des dizaines d’incidents dans sept provinces et territoires différents, il n’y a eu qu’une seule arrestation. « Ai-je tort, » demandéAaron Wudrick de l’Institut Macdonald-Laurier, « ou y a-t-il plus de personnes arrêtées au Canada cette année pour être entrées dans une église pour prier que pour avoir brûlé une église ?
La police enquête pour savoir si les incendies criminels présumés sont liés à la nouvelle selon laquelle des centaines d’enfants ont été enterrés dans des tombes anonymes dans des pensionnats indiens mandatés par l’Église au Canada. Les pensionnats ont fonctionné de 1883 à 1996, mais ont été pour la plupart fermés dans les années 1980. Ils étaient peuplés d’environ 150 000 enfants indigènes séparés de leurs parents et, suivant l’orthodoxie progressiste de l’époque, assimilés à la culture occidentale. De tels arrangements offensent les sensibilités d’aujourd’hui, mais ils étaient soutenus par des politiciens de tous bords, des ordres religieux de diverses confessions et des réformateurs de l’éducation.
Il est compréhensible que certains peuples autochtones ressentent de la colère et de la trahison face à ces institutions tragiques. Le nombre estimé de restes sur les lieux de sépulture est stupéfiant – plus de 1 200 tombes présumées non marquées ont été récemment découvertes dans cinq anciennes écoles de l’Ouest canadien – mais on sait depuis longtemps qu’il y a eu un grand nombre de décès. Bon nombre de ces histoires ont été rapportées par la Commission de vérité et réconciliation du Canada en 2015, et les abus commis dans les écoles ont été largement couverts par les médias.
Les dirigeants politiques ont exprimé des platitudes sur la nécessité de « conversations » sur l’héritage amer des pensionnats indiens et sur des programmes scolaires qui ne blanchissent pas ce qui s’est passé. Les appels à l’éducation n’étaient pas suffisants pour ceux qui ont apparemment commencé à vandaliser les églises. Les dirigeants de l’Église ont généralement évité de condamner les attaques et, craignant peut-être des réactions négatives, n’offrent que des déclarations mitigées sur la collaboration pour la réconciliation.
