L’ingérence électorale britannique de John Kerry

Envoyé spécial du président pour le climat John Kerry


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JAKUB STEZYCKI/REUTERS

Vous souvenez-vous des politiciens américains qui prétendent être consternés par l’ingérence étrangère dans la politique intérieure des États-Unis ? Apparemment, il y a une exception lorsque John Kerry s’immisce dans les élections d’un autre pays. En témoigne le cafouillage que l’envoyé américain pour le climat a provoqué au Royaume-Uni ce week-end avec son intervention dans la course à la direction du Parti conservateur.

La politique climatique est un enjeu dans le concours pour succéder à Boris Johnson en tant que chef conservateur et Premier ministre britannique après que les ambitions vertes de M. Johnson aient causé tant de dégâts économiques. Les prélèvements verts et l’hostilité à la production nationale de pétrole et de gaz ont contribué à une augmentation de 54 % des coûts énergétiques des ménages en avril, avec une autre augmentation de 40 % attendue en octobre. L’un des pires échecs de M. Johnson était un plan visant à obliger les ménages à abandonner les chaudières au gaz naturel qu’ils utilisent pour l’eau chaude et le chauffage central, et à dépenser des milliers de dollars pour installer des pompes à chaleur à la place.

Pas étonnant que M. Kerry s’inquiète que les conservateurs aient des doutes. « Je dirai très clairement et catégoriquement : nous sommes en retard. Nous n’avons pas le luxe de gigoter avec les 2050 en ce moment », a averti l’envoyé climatique de la jet-set de l’administration Biden aux conservateurs lors d’une émission de radio de la BBC ce week-end. Il parlait de l’ambition d’atteindre zéro émission nette de CO2 d’ici 2050.

La grande déception est que les deux derniers candidats pour remplacer M. Johnson sont apparemment d’accord. La ministre des Affaires étrangères Liz Truss et l’ancien chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak ont ​​tous deux déclaré qu’ils soutenaient l’objectif de 2050.

Mais ils ont également imposé des limites à ce qu’ils sont prêts à faire pour atteindre cet objectif. L’engagement de Mme Truss d’éliminer les taxes vertes sur les factures d’énergie des ménages est un élément central de sa campagne. M. Sunak construirait des parcs éoliens offshore, mais promet de ne pas imposer des éoliennes terrestres disgracieuses mais moins chères à construire aux Britanniques ruraux.

C’est peut-être ce qui inquiète M. Kerry. Promettre un avenir à faibles émissions dans 30 ans semble agréable, jusqu’à ce que les gens commencent à remarquer ce que ces politiques coûtent aujourd’hui, que ce soit en énergie domestique ou en prix de l’essence. M. Kerry veut faire la leçon au monde sur une politique qu’il ne peut même pas vendre au Sénat américain.

Bilan et perspectives : Boris Johnson a annoncé la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, mais n’a ensuite pas réussi à tirer parti de la nouvelle liberté réglementaire du Royaume-Uni, choisissant plutôt de gouverner par la gauche, avant que des scandales tels que Partygate n’éclatent. Images : AFP/Getty Images Composition : Mark Kelly

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Paru dans l’édition imprimée du 26 juillet 2022.

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