Revenus et effets distributifs des revenus d’entreprise non imposés

L’une des principales conclusions de nos travaux à venir est que plus de la moitié des revenus générés par les entreprises à capital fermé (c’est-à-dire les entreprises autres que les sociétés) ne sont pas imposables. Cet écart entre le revenu gagné et le revenu imposé est dû à une combinaison de règles fiscales, de stratégies d’évitement des contribuables et d’évasion pure et simple des dettes. Un impôt sur le revenu pur soumettrait à l’impôt toutes les formes de revenus. Cet idéal conceptuel, bien entendu, ne s’applique pas au système fiscal des États-Unis. Néanmoins, il serait utile de mieux comprendre pourquoi tant de revenus d’entreprise ne sont pas imposés et quels seraient les revenus et les effets distributifs de l’imposition de ces revenus.

Nous montrons que les propriétaires d’entreprise de l’Enquête sur les finances des consommateurs (SCF) déclarent des revenus considérablement plus élevés que les totaux déclarés à l’IRS et presque identiques aux revenus des entreprises estimés dans les comptes nationaux des revenus et des produits (NIPA), qui sont supérieurs à doubler les chiffres publiés par l’IRS. Notre hypothèse de travail est que les répondants du SCF fournissent des informations sur les revenus réels de leur entreprise, tandis que les contribuables déclarent à l’IRS une définition fiscale du revenu qui peut inclure des pertes substantielles à des fins fiscales, même pour une entreprise qui génère des bénéfices pour son les propriétaires. Compte tenu de l’hypothèse, nous demandons « et si nous pouvions imposer ce revenu ? »

Pour répondre à cette question, nous utilisons les données de l’EFC et les programmes que nous avons développés pour simuler les obligations fiscales à l’aide des données de l’EFC. Menée plus récemment en 2019, l’EFC est une enquête triennale auprès des ménages contenant des informations détaillées sur la démographie, le revenu et le bilan du répondant désigné à l’enquête et de son conjoint/partenaire, le cas échéant. L’enquête recueille également des informations démographiques de base, des indicateurs de dépendance financière et des mesures sommaires du revenu pour un maximum de dix membres supplémentaires du ménage. L’EFC est unique parmi les enquêtes auprès des ménages à usage public car elle suréchantillonne les ménages riches et convient donc pour étudier les tendances des parts de richesse et de revenu les plus élevées (Bhutta et al. 2020 ; Bricker et al. 2016). Comme la plupart des enquêtes auprès des ménages, cependant, l’EFC ne pose pas de questions détaillées sur la déclaration de revenus des ménages ou les obligations fiscales.

Notre stratégie globale consiste à diviser les ménages SCF en unités fiscales, aligner les concepts d’enquête et de revenus imposables, créer les autres entrées nécessaires pour estimer les impôts sur le revenu, puis estimer les impôts sur le revenu pour les microfichiers d’unité fiscale SCF en conjonction avec la version la plus récente de Le calculateur d’impôts en ligne du NBER TAXSIM. TAXSIM reproduit les règles fiscales fédérales américaines au fil du temps, y compris la période de 1995 à 2019 (années d’imposition 1994 à 2018) couverte par les fichiers de microdonnées SCF que nous utilisons.

Nous réduisons d’abord de moitié le revenu d’entreprise déclaré par chaque propriétaire d’entreprise avec un revenu positif dans l’EFC et montrons que le total des revenus d’entreprise (sur plusieurs années) et la distribution du revenu brut ajusté (AGI) (au cours d’une année donnée) s’alignent bien avec les données publiées. Tableaux de l’IRS. Réduire de moitié le revenu d’entreprise positif de chaque propriétaire d’entreprise est censé être un moyen simple de se rapprocher du fait que seulement environ la moitié de tous les revenus d’entreprise détenus par le NIPA apparaissent sur les formulaires fiscaux. Des alternatives plus compliquées impliqueraient de simuler des pertes d’entreprise pour un sous-ensemble de propriétaires d’entreprise qui pourraient être corrélées avec le revenu d’entreprise ou la richesse de l’entreprise. Notre approche sous-estime les effets sur les revenus et la distribution de l’imposition de tous les revenus si les propriétaires d’entreprise les plus riches sont plus susceptibles de se prévaloir de pratiques comptables commerciales génératrices de pertes.

Un simple test de la prémisse selon laquelle le contrefactuel est une représentation plus précise de ce que les propriétaires d’entreprise déclarent à l’IRS implique d’examiner les obligations fiscales globales au fil du temps (Figure 1). Comme il fallait s’y attendre, la simulation SCF+TAXSIM non ajustée (la ligne rouge continue) produit des taxes globales bien supérieures aux valeurs SOI publiées (la ligne noire). La base de référence SCF+TAXSIM non ajustée a un revenu total plus élevé, dont la plupart s’explique par des revenus d’entreprise plus élevés. De plus, les écarts entre les dettes fiscales SCF+TAXSIM et SOI sont relativement stables dans le temps, ce qui est cohérent avec une différence de reporting systématique.

La principale idée de l’exercice contrefactuel est que la réduction des revenus de l’entreprise de 50 % compensant les obligations fiscales globales SCF+TAXSIM (la ligne rouge en pointillés) s’aligne beaucoup plus sur le SOI publié. L’EFC est un échantillon relativement petit, et la variabilité d’échantillonnage au sein du suréchantillon de richesse affecte n’importe quelle année donnée, de sorte qu’une certaine volatilité est attendue. Pourtant, l’impression écrasante de la figure 1 est que la simulation de revenu d’entreprise réduit s’aligne bien avec le SOI publié sur notre période d’échantillonnage. Dans nos recherches, nous montrons également que la distribution de l’AGI dans le SCF s’aligne beaucoup mieux sur l’IRS publié après l’introduction de la compensation commerciale de 50 %.

Compare la responsabilité fiscale entre le SOI et deux variantes de SCF + TAXSIM

Une limitation des données SOI est qu’elles ne contiennent pas la répartition des revenus et de la richesse. Cependant, les données SCF fournissent cela, nous permettant d’analyser les impacts distributifs des pertes d’entreprises manufacturières à l’aide de nos deux simulations. Le contrefactuel de 50 % de pertes d’entreprise s’aligne sur notre système fiscal actuel, tandis que notre simulation de base du SCF est conforme à ce à quoi pourraient ressembler les impôts des entreprises sans pertes manufacturées. Le tableau 1 nous montre que les effets distributionnels sont flagrants.

Dans la simulation SCF+TAXSIM non ajustée, les ménages possédant un patrimoine de 10 millions de dollars ou plus représentent 30,3 % des impôts. Dans la simulation contrefactuelle de compensation des pertes d’entreprise à 50 %, qui est sans doute beaucoup plus proche de notre régime fiscal réel, ces mêmes ménages ne représentent que 27,6 % des impôts. Si nous devions passer du système d’impôt sur le revenu que nous avons (tel que capturé par le contrefactuel SCF + TAXSIM) au système fiscal que nous pourrions avoir si les revenus des entreprises étaient imposés plus efficacement (la base de référence non ajustée SCF + TAXSIM), l’impôt à payer moyen augmenterait de 287 830 $ à 367 145 $ (une augmentation de 28 %) pour les familles possédant un patrimoine de 10 millions de dollars ou plus. Étant donné que les obligations fiscales simulées ne changent pas beaucoup pour les ménages dont la valeur nette est inférieure à 1 million de dollars, une imposition plus efficace des revenus des entreprises peut être la clé pour imposer plus efficacement les riches.

Affiche la répartition des taxes sous deux simulations basées sur le SCF

Trouver un moyen d’imposer ce que les propriétaires d’entreprise ont effectivement gagné, par opposition aux mesures du revenu déclarées à l’IRS, a des implications de premier ordre sur les revenus et la distribution. À savoir, cela peut être la clé pour taxer plus efficacement les riches, une idée qui retient beaucoup l’attention sur la scène politique nationale.

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