Tiff Macklem trace la voie de la Banque du Canada hors de la relance pandémique

« Lorsque nous aurons finalement besoin de réduire les mesures de relance monétaire, notre premier geste sera de relever le taux cible du financement à un jour »

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Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a amorcé le délicat travail de sortie de la banque centrale du marché obligataire.

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Macklem a profité d’un discours jeudi pour mettre un terme à la première utilisation par la Banque du Canada de l’assouplissement quantitatif, ou QE, une approche relativement agressive pour maintenir les taux d’intérêt bas qui permet aux banques centrales d’utiliser leur capacité unique à créer de l’argent pour acheter des actifs financiers.

La Banque du Canada a déployé l’assouplissement quantitatif pour lutter contre la récession liée au COVID-19 et a jusqu’à présent acquis plus de 330 milliards de dollars de dette du gouvernement du Canada depuis la fin mars 2020. Les banquiers centraux n’aiment pas devenir des acteurs actifs sur les marchés privés, mais sans leur intervention, le coût d’emprunt pour investir augmenterait probablement, ralentissant la reprise.

« Au fur et à mesure que la reprise progresse, nous nous rapprochons d’un moment où il ne sera plus nécessaire de continuer à ajouter des mesures de relance par le biais de l’assouplissement quantitatif », a déclaré Macklem dans des remarques préparées pour un événement organisé par la Fédération des chambres de commerce du Québec. « Nous n’en sommes pas encore là », a-t-il ajouté. « Ce moment est une décision de politique monétaire qui dépendra des développements économiques. »

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La récession que la pandémie a déclenchée est terminée, mais la reprise reste bien en deçà des objectifs de Macklem. Par exemple, le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre – un indicateur qui combine le taux de chômage avec le nombre de travailleurs potentiels qui ne cherchent pas d’emploi et de personnes occupées qui ont travaillé moins de la moitié de leur nombre d’heures habituel – était de 14,4 % en juillet, en baisse contre 34,8% en mai 2020, mais toujours supérieur au chiffre de 11,4% enregistré en février 2020.

En outre, le produit intérieur brut s’est contracté à un taux annuel d’environ 1% au deuxième trimestre, une baisse que Macklem a décrite comme « plus prononcée que nous l’avions anticipé ». En effet : les prévisionnistes, dont la Banque du Canada, avaient prédit une hausse.

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La Banque du Canada s’attend à une croissance «forte» au cours du second semestre de l’année, mais les décideurs ont néanmoins choisi de laisser le taux directeur de référence proche de zéro à la fin de leur dernière série de délibérations politiques le 8 septembre. Ils ont également déclaré ils continueraient à acheter de la dette fédérale à un rythme d’environ 2 milliards de dollars par semaine. Les économistes de Bay Street et les négociants en obligations qu’ils conseillent essaient maintenant de déterminer quand les décideurs réduiront ce montant à zéro.

Macklem n’a donné aucun indice sur le moment où cela se produira, mais il a fourni un chemin qui devrait laisser aux participants du marché beaucoup de temps pour le comprendre.

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La fin du QE ne signifiera pas la fin de la participation active de la Banque du Canada aux adjudications d’obligations. Macklem a déclaré que la banque centrale passera à une «phase de réinvestissement» qui verra le produit des titres arrivant à échéance utilisés pour maintenir le portefeuille de la Banque du Canada aux niveaux actuels. Le gouverneur a déclaré que ces achats seraient en moyenne d’environ 1 milliard de dollars par semaine.

« Lorsque nous arriverons à la phase de réinvestissement, nous communiquerons clairement cette décision de politique monétaire », a déclaré Macklem. « Quand nous arrivons à la phase de réinvestissement et combien de temps nous y sommes, ce sont des décisions de politique monétaire qui dépendront de la force de la reprise et de l’évolution de l’inflation. »

Les prix représentent le plus gros joker. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,7 pour cent en juillet par rapport à l’année précédente, égalant la plus forte hausse en une décennie. Macklem a réitéré qu’il pensait que la plupart des pressions à la hausse sur l’inflation étaient le résultat de facteurs temporaires liés à la pandémie, mais il a admis qu’il ne pouvait en être sûr. L’objectif d’inflation de la banque centrale est de 2%, elle ne peut donc pas tolérer indéfiniment des augmentations de prix aux niveaux actuels.

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C’est pourquoi certains analystes de Bay Street pensent que les décideurs pourraient réduire l’assouplissement quantitatif dès le mois prochain. Macklem n’a pas fermé la porte à cette possibilité, soulignant que la phase de réinvestissement devrait également être considérée comme un stimulus car elle conservera une quantité élevée d’argent dans le système financier.

Macklem a réitéré son intention de laisser le taux d’intérêt de référence inchangé jusqu’au second semestre de l’année prochaine, mais il a précisé qu’il n’y avait aucun lien entre la décision de relever le taux d’intérêt et le moment de réduire la taille de la Banque du Canada les avoirs obligataires en période de crise.

« Finalement, la phase de réinvestissement prendra fin et nous cesserons d’acheter des obligations pour remplacer celles qui arrivent à échéance », a déclaré Macklem. « Il est raisonnable de s’attendre à ce que lorsque nous aurons finalement besoin de réduire les mesures de relance monétaire, notre premier geste sera de relever le taux cible du financement à un jour – notre taux d’intérêt directeur. »

• Courriel : kcarmichael@postmedia.com | Twitter: carmichaelkevin

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Reportage approfondi sur l’économie de l’innovation de The Logic, présenté en partenariat avec le Financial Post.

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