Une externalité négative est une expression qui évoque l’alliance incongrue de la théorie économique et de l’éthique sociale. C’est un concept détaillé et intrinsèquement contradictoire que nous tâcherons ici de dénouer en détaillant sa définition, ses implications, en illustrant notre propos d’exemples concrets.
Une externalité négative est un coût que subissent une ou plusieurs parties qui ne participent pas directement à une transaction économique, mais qui sont indirectement affectées par cette dernière. En d’autres termes, c’est un coût qui est imposé aux tiers qui ne sont pas impliqués directement dans l’achat, la vente ou la production d’un bien ou d’un service. Lorsque les consommateurs et les producteurs réalisent une transaction, ils ont tendance à n’envisager que les coûts et les bénéfices directs qu’ils en tirent, négligeant les effets non désirés et non prévus qui peuvent en découler pour la société dans son ensemble. Les externalités négatives sont une forme de « défaillance du marché », car le marché n’est pas capable de « internaliser » ces coûts indirects sans une sorte d’intervention ou de régulation.
Pour une illustration claire et tangible de l’externalité négative, prenons l’exemple de l’industrie manufacturière. Supposons qu’une entreprise fabrique des biens dans une usine située à proximité d’un quartier résidentiel. Pour créer ces produits, l’usine libère des polluants dans l’atmosphère. Cette pollution est un coût pour les résidents proches, qui subissent des problèmes de santé, une baisse de qualité de vie, etc. Ils n’ont aucune relation transactionnelle directe avec l’entreprise manufacturière, et pourtant ils subissent passivement un coût. Ce sont ces effets négatifs, infligés sans leur consentement, qui constituent l’externalité négative.
Dans un monde idéal, le prix des biens ou services devrait refléter tous leurs coûts, y compris ceux liés à leur production, à leur utilisation et à leur élimination. Cela signifie que si une entreprise génère une externalité négative, comme la pollution, le coût de cette pollution devrait être intégré dans le prix du bien produit.
Cependant, dans le monde réel, les entreprises font souvent abstraction des externalités négatives qu’elles imposent à la société. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons besoin d’interventions gouvernementales pour réguler et observer ces coûts; sans quoi l’économie de marché ne peut refléter une image fidèle des coûts et bénéfices réels qui en découlent.
En conclusion, une externalité négative est un coût indirect engendré par une transaction économique et subi par des individus ou des groupes n’ayant pas participé à la transaction. Ces coûts, souvent négligés par le marché libre, transforment des tiers innocents en victimes « collatérales » d’une action économique. Reconnaître et aborder clairement les externalités négatives dans la politique économique est essentiel pour maximiser le bien-être de la société tout entière, tant d’un point de vue économique qu’environnemental.