Une nouvelle réglementation canadienne devrait contribuer à uniformiser les règles du jeu sur Internet

Une nouvelle réglementation canadienne devrait contribuer à uniformiser les règles du jeu sur Internet

Les régulateurs canadiens font pression pour une concurrence accrue dans l'espace Internet avec une nouvelle réglementation conçue pour offrir aux consommateurs plus de choix et des prix compétitifs, tout en offrant un coup de pouce aux petits fournisseurs de télécommunications qui cherchent à accroître leur part de marché des services Internet.

Le 13 août, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a publié une nouvelle politique réglementaire des télécommunications qui oblige les trois plus grands fournisseurs de télécommunications du Canada, Rogers, Telus et Bell, à donner à leurs concurrents l'accès à leurs principaux réseaux de fibre optique moyennant des frais depuis mai pour l'Ontario et le Québec, les deux plus grandes provinces du pays.

« Cet accès permettra aux concurrents de proposer de nouveaux forfaits de services Internet innovants sur le marché », a déclaré le CRTC dans sa décision. « Plus de quatre millions de ménages au Canada achètent actuellement des services Internet à des vitesses de l’ordre du gigabit, et cette politique réglementaire leur ouvrira de nouvelles options lorsqu’ils choisiront un fournisseur. Une concurrence accrue crée plus de choix et des prix plus bas. »

La nouvelle politique du CRTC permettra aux petites entreprises de télécommunications canadiennes d'accéder à de nouveaux marchés sans avoir à passer par le processus coûteux et chronophage de construction de leurs propres réseaux. L'industrie des télécommunications accorde une grande importance aux dépenses d'investissement. En raison du coût élevé du capital et des taux d'intérêt, les petits fournisseurs ne peuvent pas opérer à l'échelle de leurs plus grands concurrents. La réglementation leur permet de se concentrer sur l'expansion de leurs marchés dans les domaines où ils exercent traditionnellement leurs activités, tout en tirant parti des réseaux des grandes entreprises de télécommunications pour accéder à de nouveaux marchés et accroître leur clientèle.

Développement des infrastructures

C'est parce que la réglementation fait peser la responsabilité du développement des infrastructures sur les acteurs dominants du secteur, avec une incitation à promouvoir l'amélioration des réseaux existants : toute nouvelle fibre déployée par les trois grands à partir du 13 août et au cours des cinq prochaines années sera exemptée de la nouvelle exigence d'accès de gros, empêchant l'utilisation de ces déploiements par les plus petits concurrents jusqu'en 2029 et permettant aux principaux acteurs de récupérer leur investissement.

Les plus grands fournisseurs de services Internet du pays ne pourront pas non plus utiliser leurs propres réseaux pour concurrencer les régions du pays qu'ils desservent traditionnellement, ce qui les obligera à s'appuyer sur leurs propres investissements. Cela signifie que les grandes entreprises de télécommunications ne pourront pas profiter des réseaux d'autres grands rivaux dans ces régions. Au-delà des territoires dans lesquels ils exercent actuellement leurs activités, ces grands FAI pourront obtenir un accès de gros aux réseaux d'autres entreprises de télécommunications, une disposition qui devrait accélérer la connexion d'un plus grand nombre de Canadiens aux services de fibre optique.

Bien que la nouvelle disposition du CRTC offre des possibilités d’expansion aux entreprises de télécommunications du marché intermédiaire, ces entreprises doivent également être conscientes des nouvelles considérations réglementaires, fiscales et opérationnelles lorsqu’elles pénètrent de nouveaux marchés, en particulier si elles prévoient s’installer dans une ou plusieurs nouvelles provinces.

– Le directeur du RSM, Yasir Riaz à Toronto, a contribué à cet article.

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